Par Intissar Hafsi : American Corner Environmental Club
La demande mondiale d’énergie primaire demeure en forte croissance et elle a peu de chances de diminuer, à moyen terme, compte tenu du développement souhaitable et nécessaire des pays sous développés. Actuellement, les combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) fournissent 90 % de l’énergie primaire, tandis que les hydrocarbures (pétrole et gaz) sont considérés comme les énergies de bouclage, permettant de répondre à tout niveau de demande (Bernard Tissot, 2001). Or, le lien entre la consommation d’énergies fossiles depuis un siècle et demi et le changement climatique est maintenant tenu pour hautement probable. De plus, les réserves de pétrole et de gaz sont importantes, mais limitées. La moitié des réserves prouvées de pétrole et le tiers de celles de gaz seront déjà consommés en 2020. Les réserves de gaz permettront juste d’atteindre 2050, celles de pétrole seront insuffisantes. Seul, le charbon, qui est le plus fort émetteur à la fois de CO2 et de polluants, offre des réserves pour plusieurs siècles.
La Tunisie dépend presque entièrement des combustibles fossiles pour répondre à ses besoins en énergie domestique. Plus de 94% de la puissance installée de l’énergie dans le pays est l’hydrocarbure.
D’après le scientifique, en Tunisie on a deux formations significatives pour le pétrole et le gaz de schiste dans la région du sud. On possède : 651 Milliard de m3 de gaz de Schiste techniquement extractible et 1.5 Milliard de barils de Pétrole de Schiste techniquement extractible.
C’est un potentiel de l’ordre de 150 Milliards de dollars soit près de 250 Milliards de DT.
La Tunisie est relativement un petit producteur d’hydrocarbures. La production est en progressif déclin, chutant d’un pic de 120 000 Baril/Jour dans les années 1985-1990, à seulement 67 000 Barils/Jour en 2012 et d’après le Ministre de l’Industrie, la production a encore chuté à 57 000 Barils/jour avec la réalisation uniquement de deux forages pétroliers en 2014 contre 14 en 2013 et qu’en 2014 aucun nouveau permis n’a été accordé.
Notre pays ne semble pas prêt d’abandonner le filon. Au contraire, au moment même où le fonds souverain Tunisien envisage de se désinvestir du pétrole et du gaz, le pays prévoit d’octroyer une centaine de nouvelles licences d’exploration offshore, toujours plus au sud du pays et dans des eaux toujours plus profondes. L’entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP) qui est l’un des principaux acteurs de cette poussée vers l’exploitation des énergies fossiles gère déjà plusieurs projets dans ce sens.
Le projet Revamping Ashtart consiste à augmenter la capacité en gaz à un million de Sm3/j par l’installation d’un nouveau compresseur centrifuge Z5701 d’une capacité de 580,000 Sm3/j avec une marge de 20%, et d’une pression de décharge de 143 bars avec scrubber, aéro-réfrigèrent et auxiliaires.
L’exploitation du réservoir Bireno en Tunisie, l’achat du gaz des champs avoisinants, l’achat de combustible liquide sur le marché local et son extraction à partir du Brut produit sont les principaux objectifs de ce projet.
Le diesel sera maintenu pour alimenter les turbines. Le forage du 1er puits dans le réservoir Bireno a était réalisé en 2009. Un deuxième forage était réalisé en 2014 , un troisième forage sera réalisé en 2018 /2019.
Actuellement, le système fuel gas sera complètement modifié avec l’installation d’un nouveau système de traitement de gaz/carburant et l’acquisition d’un nouveau compresseur. Ses modifications vont permettre l’augmentation de la récupération du liquide et l’augmentation des performances des différents consommateurs qui seront nourris avec un gaz/carburant sec.
Par conséquent, le projet Revamping d’Ashtart consiste à apporter des modifications et des extensions aux installations existantes dont principalement le système d’activation des puits gas lift et pompes ESP, le système de génération électrique, le système de fuel gas et le système de contrôle de procès.
Ce projet avait et aurait beaucoup d’impact négatifs et des risques majeurs.
En effet, l’impact de l’extraction du gaz de schiste affecte, principalement, les nappes phréatiques. Or, les couches de gaz de schiste reposent en moyenne à 2 000 mètres de profondeur. Pour appliquer la technologie d’extraction actuelle, un volume d’eau gigantesque est nécessaire pour le forage et la fracturation hydraulique ( environ 15 000 mètres cubes par puits, pour une dizaine de fracturations, organisées sur une semaine) dans un pays comme le notre qui regorge de soleil où nous sommes affectés déjà par la pénurie d’eau.
En outre, il y a de probables risques d’activité sismique lié à l’exploitation du gaz de schiste. D’ailleurs, en 2009, cinq secousses sismiques ont été enregistrées en Tunisie. En janvier 2010, la terre a tremblé à Sidi Bouzid et à Tataouine.
L’exploitation des gaz de roche mère nécessite de nombreux puits à cause de gisements vastes mais peu concentrés, donc une occupation des sols importante, ce qui fait craindre la dégradation des ressources en sol et en terres agricoles.
Dans chaque puits fracturé, le fluide de fracturation (fracturing fluid) (composé de 90% d’eau, 9% de sable pour maintenir les fractures ouvertes et faciliter le drainage du gaz et 1% des additifs chimiques destinés à tuer les bactéries, faciliter le passage du sable et accroître la productivité du puits) sert à transporter les agents de soutènement dans les fissures et transporter les agents de désorption.
Les additifs chimiques représentent 0.5% du volume de fluide de fracturation. Ainsi, compte tenu des volumes d’eau engagés, les volumes de produits chimiques deviennent importants. D’où le risque toxique.
Pour fracturer le shale, un fluide est injecté à très haute pression. Les substances retrouvées le plus souvent sont : les acides (chlorhydrique, acétique et formique), les alcools (méthanol et isopropanol), l’éthylène glycol et les alcools éthoxylés, le formaldéhyde et les dérivés de pétrole (naphta).
En effet, dans cette liste, l’éthylène, le formaldéhyde et les dérivés du pétrole sont des cancérigènes reconnus.
Ces additifs sont encore riches en sels corrosifs et en produits cancérigènes comme le benzène.
A force de creuser, les foreurs traversent parfois des terrains comprenant des minerais radioactifs (uranium, radium). Une radioactivité qui finit par remonter. De 10% à 40% de l’eau et des déchets de forage (boues, sables) sont ramenés en surface pour, officiellement, y être traités. Les périls liés à l’utilisation des additifs de fracturation sont les éventuelles fuites et la percolation des produits toxiques liés à l’extraction avec les nappes phréatiques.
Seulement 70% du fluide injecté vers la roche mère remonte à la surface des puits. Les 30% restants se propagent de manière non anticipée ni contrôlée dans les couches géologiques et les nappes phréatiques ou encore les stations de traitement des eaux qui seraient rejetées aux milieux naturels en étant encore polluées.
Le témoignage de géophysicien Mohamed Gasmi affirme que « les potentialités pétrolière et gazifière, en Tunisie, sont, actuellement, en régression continue ».
Beaucoup de manifestations étaient tenus en Tunisie par rapport à ce sujet dont témoignent les photos ci-dessous.
La demande mondiale d’énergie primaire demeure en forte croissance et elle a peu de chances de diminuer, à moyen terme, compte tenu du développement souhaitable et nécessaire des pays sous développés. Actuellement, les combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) fournissent 90 % de l’énergie primaire, tandis que les hydrocarbures (pétrole et gaz) sont considérés comme les énergies de bouclage, permettant de répondre à tout niveau de demande (Bernard Tissot, 2001). Or, le lien entre la consommation d’énergies fossiles depuis un siècle et demi et le changement climatique est maintenant tenu pour hautement probable. De plus, les réserves de pétrole et de gaz sont importantes, mais limitées. La moitié des réserves prouvées de pétrole et le tiers de celles de gaz seront déjà consommés en 2020. Les réserves de gaz permettront juste d’atteindre 2050, celles de pétrole seront insuffisantes. Seul, le charbon, qui est le plus fort émetteur à la fois de CO2 et de polluants, offre des réserves pour plusieurs siècles.
La Tunisie dépend presque entièrement des combustibles fossiles pour répondre à ses besoins en énergie domestique. Plus de 94% de la puissance installée de l’énergie dans le pays est l’hydrocarbure.
D’après le scientifique, en Tunisie on a deux formations significatives pour le pétrole et le gaz de schiste dans la région du sud. On possède : 651 Milliard de m3 de gaz de Schiste techniquement extractible et 1.5 Milliard de barils de Pétrole de Schiste techniquement extractible.
C’est un potentiel de l’ordre de 150 Milliards de dollars soit près de 250 Milliards de DT.
La Tunisie est relativement un petit producteur d’hydrocarbures. La production est en progressif déclin, chutant d’un pic de 120 000 Baril/Jour dans les années 1985-1990, à seulement 67 000 Barils/Jour en 2012 et d’après le Ministre de l’Industrie, la production a encore chuté à 57 000 Barils/jour avec la réalisation uniquement de deux forages pétroliers en 2014 contre 14 en 2013 et qu’en 2014 aucun nouveau permis n’a été accordé.
Notre pays ne semble pas prêt d’abandonner le filon. Au contraire, au moment même où le fonds souverain Tunisien envisage de se désinvestir du pétrole et du gaz, le pays prévoit d’octroyer une centaine de nouvelles licences d’exploration offshore, toujours plus au sud du pays et dans des eaux toujours plus profondes. L’entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP) qui est l’un des principaux acteurs de cette poussée vers l’exploitation des énergies fossiles gère déjà plusieurs projets dans ce sens.
Le projet Revamping Ashtart consiste à augmenter la capacité en gaz à un million de Sm3/j par l’installation d’un nouveau compresseur centrifuge Z5701 d’une capacité de 580,000 Sm3/j avec une marge de 20%, et d’une pression de décharge de 143 bars avec scrubber, aéro-réfrigèrent et auxiliaires.
L’exploitation du réservoir Bireno en Tunisie, l’achat du gaz des champs avoisinants, l’achat de combustible liquide sur le marché local et son extraction à partir du Brut produit sont les principaux objectifs de ce projet.
Le diesel sera maintenu pour alimenter les turbines. Le forage du 1er puits dans le réservoir Bireno a était réalisé en 2009. Un deuxième forage était réalisé en 2014 , un troisième forage sera réalisé en 2018 /2019.
Actuellement, le système fuel gas sera complètement modifié avec l’installation d’un nouveau système de traitement de gaz/carburant et l’acquisition d’un nouveau compresseur. Ses modifications vont permettre l’augmentation de la récupération du liquide et l’augmentation des performances des différents consommateurs qui seront nourris avec un gaz/carburant sec.
Par conséquent, le projet Revamping d’Ashtart consiste à apporter des modifications et des extensions aux installations existantes dont principalement le système d’activation des puits gas lift et pompes ESP, le système de génération électrique, le système de fuel gas et le système de contrôle de procès.
Ce projet avait et aurait beaucoup d’impact négatifs et des risques majeurs.
En effet, l’impact de l’extraction du gaz de schiste affecte, principalement, les nappes phréatiques. Or, les couches de gaz de schiste reposent en moyenne à 2 000 mètres de profondeur. Pour appliquer la technologie d’extraction actuelle, un volume d’eau gigantesque est nécessaire pour le forage et la fracturation hydraulique ( environ 15 000 mètres cubes par puits, pour une dizaine de fracturations, organisées sur une semaine) dans un pays comme le notre qui regorge de soleil où nous sommes affectés déjà par la pénurie d’eau.
En outre, il y a de probables risques d’activité sismique lié à l’exploitation du gaz de schiste. D’ailleurs, en 2009, cinq secousses sismiques ont été enregistrées en Tunisie. En janvier 2010, la terre a tremblé à Sidi Bouzid et à Tataouine.
L’exploitation des gaz de roche mère nécessite de nombreux puits à cause de gisements vastes mais peu concentrés, donc une occupation des sols importante, ce qui fait craindre la dégradation des ressources en sol et en terres agricoles.
Dans chaque puits fracturé, le fluide de fracturation (fracturing fluid) (composé de 90% d’eau, 9% de sable pour maintenir les fractures ouvertes et faciliter le drainage du gaz et 1% des additifs chimiques destinés à tuer les bactéries, faciliter le passage du sable et accroître la productivité du puits) sert à transporter les agents de soutènement dans les fissures et transporter les agents de désorption.
Les additifs chimiques représentent 0.5% du volume de fluide de fracturation. Ainsi, compte tenu des volumes d’eau engagés, les volumes de produits chimiques deviennent importants. D’où le risque toxique.
Pour fracturer le shale, un fluide est injecté à très haute pression. Les substances retrouvées le plus souvent sont : les acides (chlorhydrique, acétique et formique), les alcools (méthanol et isopropanol), l’éthylène glycol et les alcools éthoxylés, le formaldéhyde et les dérivés de pétrole (naphta).
En effet, dans cette liste, l’éthylène, le formaldéhyde et les dérivés du pétrole sont des cancérigènes reconnus.
Ces additifs sont encore riches en sels corrosifs et en produits cancérigènes comme le benzène.
A force de creuser, les foreurs traversent parfois des terrains comprenant des minerais radioactifs (uranium, radium). Une radioactivité qui finit par remonter. De 10% à 40% de l’eau et des déchets de forage (boues, sables) sont ramenés en surface pour, officiellement, y être traités. Les périls liés à l’utilisation des additifs de fracturation sont les éventuelles fuites et la percolation des produits toxiques liés à l’extraction avec les nappes phréatiques.
Seulement 70% du fluide injecté vers la roche mère remonte à la surface des puits. Les 30% restants se propagent de manière non anticipée ni contrôlée dans les couches géologiques et les nappes phréatiques ou encore les stations de traitement des eaux qui seraient rejetées aux milieux naturels en étant encore polluées.
Le témoignage de géophysicien Mohamed Gasmi affirme que « les potentialités pétrolière et gazifière, en Tunisie, sont, actuellement, en régression continue
Beaucoup de manifestations étaient tenus en Tunisie par rapport à ce sujet dont témoignent les photos ci-dessous.