Une longue traversée du désert

 

Ils se sont multipliés dans les villes ces dernières années et à travers tout le pays « inventant » ainsi un nouveau boulot, celui de ramasseurs de bouteilles usagées en plastique. Ils les amènent péniblement et en parcourant des kilomètres chez les usines de recyclage du plastique qui les acceptent contre quelques dinars qu’ils balancent à ces humains afin de subvenir aux besoins vitaux de leurs familles. Travaillant avec acharnement à toutes les heures du jour et de la nuit, on reconnait facilement ces « Fattechas » d’un autre genre à travers leurs sacs géants pleins de bouteilles en plastique en tous formats : grand, moyen et petit mis sur des supports, des brouettes de fortune qui semblent tomber, mais qui ne tombent pas ! Un spectacle désolant mais nécessaire en ces temps difficiles marqués par le chômage des jeunes et des moins jeunes qui sont contraints parfois à faire tous les métiers pour survivre à leur misère latente.

Ces hommes, mais aussi ces femmes courent le risque et le danger d’être contaminés par des bactéries ou des virus à partir du moment qu’ils « visitent » quotidiennement nos poubelles et nos sacs en plastique rassemblés sur des lieux devenus communs aux saletés de tous genre pour les débarrasser des bouteilles en plastique ! Un phénomène déplorable qui mérite d’être éradiqué  pour délivrer ces êtres humains de la cloche, afin qu’ils n’attrapent pas une maladie contagieuse. Notre environnement vital dans les cités est devenu presque invivable. L’intervention des municipalités pour sauver cette situation est plus que souhaitable. Et c’est une longue traversée du désert que vivent ces ramasseurs de bouteilles en plastique sous nos cieux.

Lotfi BEN KHELIFA