Les trente photos en digigraphie en tirage papier fine art exposées depuis le 8 et jusqu’au 23 janvier à la galerie Saladin, à Sidi Bou Saïd, œuvre du jeune photographe Kais Ben Farhat, nous interpellent d’emblée sur le sempiternel problème des chiens errants qui rôdent à travers les villes et les villages de la Tunisie. Certes, ce détail est considéré, au premier degré, comme un danger pour l’environnement et pour les humains qui pourraient être attaqués et mordus par ces chiens parfois enragés.
Au second degré, les amis et défenseurs des animaux domestiques et ici les canins, en pensent autrement. Ils vont droit au but et in situ pour s’occuper de ces pauvres bêtes, parfois abandonnées par leur maître. Faut-il savoir sauver ces chiens de leur vie solitaire parfois et pas du tout enviable. Ils sont des chiens de rue, perdus sans collier et abandonnés à leur sort, qui doivent se défendre pour survivre. Notre photographe d’art Kais Ben Farhat nous surprend agréablement par son approche originale où il nous dresse des portraits de chiens dans leur errance en plein air en choisissant le noir et blanc pour concocter ses photos et nous raconter, un tant soit peu, de multiples mouvements et attitudes de nos amis les bêtes sur les lieux de leur vie quotidienne. Des lieux parfois pas beaux à voir où les contrastes du noir, du blanc et du gris prédominent pour mettre en relief un univers particulier. Un univers où la tristesse est grande, où l’on regarde en face une amère réalité. Cette exposition n’est pas sans coller directement au problème des chiens errants et parfois blessés qui continuent de mal vivre sous nos cieux.