Décidément, nos commerçants- revendeurs, particulièrement ceux des commerces privés, n’en finissent pas de nous alourdir notre vie quotidienne. Et déjà que cette dernière nous revient trop chère chaque jour, ces commerçants viennent y ajouter leur zeste particulier qui nous prive tout simplement d’acheter allègrement nos produits d’alimentation.
De ce fait, on ne peut pas se procurer même un petit morceau de viande de bœuf, de fromage, ou de volaille, ou cinq cent grammes de tomates, ou deux cent cinquante grammes de piments, par exemple, étant donné que ces vivres coûtent trop cher au kilogramme. Le niet sans appel nous est ainsi annoncé. Nos chers commerçants sont-ils devenus nos ennemis ? Et ont-ils décidé, comme à l’unanimité et comme par télépathie, de ne vendre leur marchandise qu’au kilogramme ? ! Certains parmi eux nous proposent d’acheter deux kilos au lieu d’un kilo d’oranges, par exemple, car le prix affiché n’est en fait qu’une trappe qu’on ne doit pas manquer ! Ces revendeurs sans cœur et sans pitié, enfoncent ainsi le clou et ne viennent prouver que leur sadisme envers leurs potentiels acheteurs qui ne seront jamais leurs clients fidèles. Mais il est, d’un autre côté, des marchands qui acceptent volontiers de nous servir et de nous peser la quantité de viande, de légume, de fromage ou de fruits demandée.
Mais le résultat est plutôt surprenant, dans la mesure où la quantité pesée dépasse de loin celle souhaitée par l’acheteur. Il en résulte que ce dernier est pris au piège de payer et de prendre la quantité souhaitée par le vendeur revenue au double, au triple ou au quadruple du poids demandé. Une véritable arnaque qui dépossède le malheureux « client » de presque tout son argent et qui ne retrouvera plus de quoi acheter d’autres produits. Il est bien révolu le temps où la vie était dix fois moins chère, où les marchands de légumes et fruits, les épiciers et autres bouchers permettaient à leur clientèle de se servir eux-mêmes et de prendre, s’il le faut, la toute petite quantité qu’ils voulaient. Mais aujourd’hui, nous sommes à la merci de marchands sadiques, venus on ne sait d’où, qui ne pensent qu’à gagner le plus d’argent. Ces comportements ont donc éliminé la confiance qui existait entre les commerçants et les citoyens.
LOTFI BEN KHALIFA