Cultivant un esprit espiègle où l’humour froid ne connait pas de limites, un mien ami m’a confié récemment qu’« il y aura du pain sur la planche. » Il commentait, à sa manière et à travers cette expression la situation sociale, économique et politique en stand-by que vit la Tunisie depuis plusieurs mois, déjà. Le mot « pain », évoque à lui seul et presque totalement une bonne partie du mal de ce temps étrange où les pénuries des denrées alimentaires essentielles étaient devenues monnaie courante.
Celle du pain est due à l’absence provoquée de la farine et de la semoule et autres dérivés par les spéculateurs qui croyaient pouvoir nuire au bon peuple jusqu’aux os et l’acculer dans la misère et la faim. Une tactique commerciale, mais plutôt politique afin d’outrepasser et la loi et l’Etat lui-même et ses institutions. Le pays semble sortir petit à petit de cette douloureuse phase qu’il a vécue durant plus d’un mois et qui n’était pas du tout enviable. La volonté du bon peuple pour travailler n’a pas tari, fort heureusement. Car ce peuple est conscient qu’il a du pain sur la planche, voire beaucoup de travail devant lui pour ne pas lâcher le pays aux profiteurs et opportunistes qui sont toujours aux aguets et qu’il doit craindre à chaque instant.
Lotfi BEN KHELIFA
