Un collectif d’artistes plasticiens a organisé dernièrement à l’Espace Sophonisbe à Carthage Hannibal et en collaboration avec la municipalité de Carthage une exposition en hommage à l’artiste photographe Mohamed Ali Essâadi, disparu au mois de juin dernier.
Cet artiste d’exception, avait fondé et dirigé durant plus de trente années la galerie d’Art Essaadi. Elle se situait à quelques mètres de l’Espace Sophonisbe et elle est partie malheureusement avec son fondateur, notre ami Mohamed Ali Essâadi. C’est d’ailleurs le sort réservé en Tunisie à toutes les galeries privées quand leur propriétaire tirait sa révérence. La continuité n’a pas de nom dans ce domaine de l’exposition de l’art.
Nous avons déjà dit adieu à plusieurs galeries dans Tunis et ses banlieues. Citons, parmi plusieurs d’entre elles, les galeries : Chérif Fine Art, de Hamadi Chérif, La Nationale galerie Dôme des arts plastiques d’Alyssa, alias Ali Aissa, au Bardo et la galerie Blel, de Ridha Blel, à El Menzah 5. Mohamed Ali Essâadi aimait son art de prédilection, celui de la photographie et il le défendait à fond. Il organisait assez régulièrement des expositions essentiellement de groupe, où la photo occupait une place de choix.
Ce qui avait constitué un noyau d’artistes devenus fidèles à cette belle galerie située à quelques mètres de la plage de Carthage et en face des Thermes d’Antonin. Face à l’histoire et au bord de la mer Méditerranée, la Mare Nostrum, lac de paix, les arts plastiques venaient s’inviter dans ce paysage unique et merveilleux pour être dans le passé, le présent et tout en étant ouverts vers l’avenir. Les artistes exposants à l’occasion de cet hommage sont : Ivette Minka, Ahmed Zaibi, Alya Khelifi, Sonia Lalhoua, Hasna Dridi, Manling Chen, Samah Ben Jaafar, Abdelaziz Snoussi, Sylvain Montéléone, Naim Ameur, Nadia Chouk, Ali Zenaidi et Hajer Ben Fadhel. L’artiste plasticien Sylvain Montéléone, ami et compagnon de route de Mohamed Ali Essâadi et qui participe à cette exposition, nous a déclaré : « A l’oiseau, le nid, à l’araignée sa toile, à l’homme, l’amitié. Cette phrase de William Blake résume les liens d’amitié qui me liaient à Mohamed Ali. L’oiseau a pris son envol, son nid reste accroché à une branche qui monte vers les cieux, l’araignée continue de tisser sa toile sur son canevas céleste et l’homme cultive toutes ses amitiés qu’il conjugue à tous les temps. » Paix à l’âme de Mohamed Ali Essâadi. Nous ne l’oublieront jamais.
Lotfi BEN KHELIFA