Par Bilel Elkhatib
Ces dernières années, l’industrie mondiale des médias et du divertissement a commencé à placer la durabilité au cœur de ses activités. Ce qui n’était autrefois qu’un secteuruniquement consacré aux histoires et au spectacle estdésormais aussi un terrain d’expérimentation pour des pratiques respectueuses de l’environnement et des innovations vertes.
Engagement d’ Entreprises Globales Pour La Durabilité
Par exemple, la certification Albert, créée par la BAFTA au Royaume-Uni, est devenue la norme pour mesurer et réduireles émissions de carbone dans la production cinématographique et télévisuelle. De grands studios commeWarner Bros. Discovery mettent en avant la durabilité commeélément central de leur stratégie mondiale, en investissantdans des lieux de travail écologiques et des productions à faible impact. Disney a également annoncé des objectifsenvironnementaux à long terme concernant l’énergie, les déchets et l’eau, avec des rapports annuels sur ses progrès. Au-delà des entreprises individuelles, des initiatives commeAd Net Zero ont introduit des cadres mondiaux pour mesureret réduire les émissions de gaz à effet de serre dans tous les canaux médiatiques, de la télévision et la presse écrite au numérique et à l’affichage extérieur.
Les plateformes de streaming participent également à cemouvement. Chez Netflix, des objectifs climatiques ont étéfixés sur une échelle de temps en années plutôt qu’endécennies. L’entreprise s’est engagée à réduire ses émissionsd’environ moitié d’ici 2030 et, à partir de 2022, à compensertoute émission restante afin de soutenir les objectifs mondiauxde neutralité carbone en investissant dans des solutions climatiques naturelles. Netflix rapporte avoir déjà fait des progrès constants vers ces objectifs et, au-delà de 2030, a promis de continuer à réduire ses émissions conformémentaux dernières données scientifiques jusqu’à atteindre la neutralité carbone mondiale.
Mais la durabilité dans les médias ne se limite pas aux opérations. Le contenu lui-même joue également un rôle clé :les documentaires et les programmes pour enfants comptentparmi ceux qui sensibilisent le plus aux questions climatiqueset à la protection de l’environnement.
L’engagement Tunisien Dans Des Initiatives de Durabilité
Dans la région MENA, les festivals environnementaux et les événements cinématographiques deviennent de plus en plus fréquents. Un exemple fort est EnviroFest Tunisia, un festivalitinérant mêlant cinéma, art et éducation, qui collabore avec des partenaires locaux et internationaux pour projeter des films environnementaux, organiser des débats scientifiques et animer des ateliers dans différentes villes du pays. EnviroFestoffre ainsi aux organisations de la société civile, aux jeunes publics et aux institutions un espace d’échanges autour de thèmes tels que la conservation marine, la pollution et la désertification.
Un autre exemple en Tunisie est la série télévisée « Salla Salla», lancée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) avecle soutien de l’Union européenne et de l’AICS. Diffusée sur les chaînes nationales, cette série utilise le divertissement pour promouvoir des systèmes alimentaires durables, enencourageant des régimes plus sains, en réduisant le gaspillage alimentaire et en sensibilisant à la nutrition. En intégrant ces messages dans une comédie familiale, Salla Salla montre comment l’industrie du divertissement peutdirectement soutenir le changement de comportement pour un avenir plus durable.
Un Appel A L’action
Alors que la crise climatique s’accélère, l’industrie des médiasa à la fois une responsabilité et une opportunité : réduire sapropre empreinte tout en utilisant ses puissantes plateformespour inspirer un changement positif. En faisant de la durabilitéune priorité, les industries de l’écran peuvent garantir que les histoires de demain seront non seulement divertissantes, maisaussi en accord avec les besoins urgents de notre planète.
Sources
